A
l’heure où l’Europe encourage les systèmes de reconnaissance des compétences,
quels sont les acquis, les enjeux, et les perspectives de la validation des
compétences en Belgique francophone ?
Ces
questions étaient au programme de la journée « La validation des compétences,
ça roule ! Comment ? », organisée ce 19 avril à Namur par le Consortium de
validation des compétences, en présence de la Ministre de l’Emploi et de la
Formation, Eliane Tillieux, et du représentant de la Ministre de l’Enseignement
de Promotion sociale, Isabelle Simonis.
La
validation des compétences s’adresse à toute personne de plus de 18 ans, ayant
une expérience professionnelle mais pas de diplôme ou de certificat
correspondant. Pour ce faire, la personne peut passer une épreuve de validation
des compétences qui sera évaluée par un jury de professionnels dans un Centre
agréé. En cas de réussite, un Titre de compétence est délivré. Ce Titre est un
document officiel (reconnu par les gouvernements francophones) qui atteste de
la maîtrise d’une partie de métier.
Depuis
le lancement du dispositif en 2003, plus de 25.000 Titres ont été délivrés dans
36 métiers et via 47 Centres de validation des compétences à Bruxelles et en
Wallonie. Un peu plus de 60% des personnes ayant décroché un Titre étaient des
chercheurs d’emploi peu qualifiés.
L’avis
des candidats et des patrons
Le
Titre de compétence joue un rôle particulier dans le parcours professionnel
d’une personne. Preuve officielle de la compétence, renforcement de l’estime de
soi, reprise d’une formation avec dispense, mise à l’emploi, sont quelques-uns
des effets du Titre de compétence. Ainsi pour Adamou, ouvrier polyvalent dans
le secteur tertiaire, « de nombreuses personnes ont des compétences qu’ils
n’arrivent pas à valoriser sur le marché de l’emploi. La validation donne
l’opportunité de le faire et d’avancer dans la vie. Cela vous donne des ailes.
» Amadou a ainsi validé ses compétences dans le Centre validation des
compétences EPS de Liège pour reprendre une formation à l’IFAPME avec dispense.
Les
chefs d’entreprise voient aussi un avantage au dispositif. Damien Taillard,
patron de deux boulangeries dans la région de Liège, a engagé un ouvrier
boulanger-pâtissier grâce à son Titre de compétence. Quant à Séverine Flahaux,
accompagnatrice sociale chez Natise (entreprise de Titre Service d’insertion à
Namur), elle perçoit le Titre de compétence comme un outil de référence lors
d’un recrutement, mais aussi un élément important pour l’estime de la personne
dans un parcours d’insertion. Elle estime par ailleurs que les Titres de
compétence obtenus par ses employés améliorent l’image de l’entreprise auprès
de ses clients.
Quelques
perspectives
Dans
le cadre du Fonds social européen, du Plan Marshall et du Plan 2025, divers
projets sont en cours tels que le développement d’une nouvelle approche par
dossier (Le candidat doit prouver par des exemples concrets et illustrés des
situations de travail). Par ailleurs, l’optimalisation du service au public est
une priorité, avec une mise en œuvre d’un maximum d’unités de compétences,
l’élargissement de l’offre à de nouveaux métiers - notamment les métiers
d’avenir ou en évolution – mais aussi une plus grande intégration du dispositif
de Validation des compétences dans les outils d’identification des compétences
et les parcours des individus (reprise en formation, modules de renforcement,
…). Grâce aux nombreuses collaborations avec les secteurs professionnels,
plusieurs nouveaux métiers seront proposés en 2016 à Bruxelles et/ou en
Wallonie tels que tuteur en entreprise, esthéticien(ne), barman/barmaid,
garçon/serveuse restaurant, premier chef de rang, …