Communiqué de
presse
Service de lutte contre la pauvreté, la précarité et
l’exclusion sociale
12 janvier 2016
Services publics,
un levier pour les droits de tous ?
Le Service de
lutte contre la pauvreté présente :
‘Le rapport
bisannuel 2014-2015. Services publics et pauvreté’
Les services publics, et les
personnes qui souhaitent y faire appel, sont confrontés aujourd’hui à
différents problèmes. Les droits sont de plus en plus liés à des conditions et
des contrôles, et vus comme un ‘luxe’, ce qui fait que les personnes en
arrivent à penser qu’elles n’ont pas de droits.
Le durcissement de la
législation relative aux allocations d’insertion par exemple, conduit à
l’exclusion d’un grand nombre de demandeurs d’emploi, dont une partie ne trouve
pas le chemin vers le CPAS. Parce que les droits sont de plus en plus
fragilisés, le Service recommande avec force d’examiner
systématiquement l’impact des législations sur le respect des
droits fondamentaux.
Garantir les droits de l’homme, aussi dans les situations
de pauvreté
La responsabilité de
l’effectivité des droits est souvent transférée : parfois vers un
pouvoir plus local, - sans moyens suffisants et avec un risque d’insécurité
juridique et d’inégalité des droits ; parfois vers la personne
individuelle, comme par exemple dans le cas de la fourniture minimale de gaz et
d’électricité. La concertation constate : « Lorsque des ménages
qui ont un compteur à budget n’ont pas assez de moyens pour le recharger, ils
se retrouvent sans électricité et gaz. L’année passée, les responsables
politiques et les citoyens se sont beaucoup préoccupés d’un éventuel
'black-out', mais ils ne s’intéressent guère à la situation de nombreuses
personnes pauvres qui doivent actuellement déjà vivre avec ce
risque ». Un transfert vers le ‘marché’ est possible aussi, qui risque de
provoquer une rupture dans la connaissance et l’expérience d’accompagnement des
personnes en situation de pauvreté. Françoise De Boe indique que
« les responsables politiques et les services publics eux-mêmes doivent
garantir à tous l’exercice de leurs droits et l’accès à des services de
qualité ».
L’égalité d’accès aux droits
Les personnes qui vivent dans la
pauvreté sont confrontées à de nombreuses inégalités dans l’accès aux droits :
elles sont plus souvent contrôlées, sont moins à l’aise avec le numérique, ont
moins accès à l’information, … Françoise De Boe : « Nous demandons
des services universels et accessibles, complétés par des mesures et un soutien
adaptés pour ceux qui en ont besoin. Prévoir des seuils de revenu
progressifs par exemple, permet de mieux prendre en considération les
différentes situations de pauvreté et d’éviter le ‘tout ou rien’. »
Investir dans les services publics
« Les services publics sont
trop souvent considérés en termes de coût », ajoute Françoise De
Boe , « alors que ce sont des investissements dans l’avenir des
enfants, dans le trajet vers un emploi de qualité, dans la participation
culturelle, … L’investissement dans les services publics doit être renforcé
dans les prochaines années. »
Le Service a mobilisé plus de 300
personnes, organisé 38 rencontres. Le rapport formule des recommandations pour
tous les gouvernements et parlements du pays. Le Service et tous ceux qui se
sont investis dans le rapport, attendent que ces recommandations contribuent à
un large débat politique et à un renforcement de la lutte contre la pauvreté.
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